CONCERTS

Chaque année, l’Association des Amis du château de Bournazel organise une riche saison culturelle afin de faire revivre ce joyau. Ainsi le château accueille des manifestations musicales ou théâtrales, des colloques universitaires, des résidences d’artistes, qui mettent en valeur l’extraordinaire diversité de la Renaissance européenne.

PROGRAMME 2023

Samedi, 25 mars, 20h

Bright and Early : musique pour luth italienne et française du début XVIe siècle. Pièces de Spinacino, Dalza et Attaingnant

Hopkinson Smith, luth Renaissance de Joel van Lennep, Boston, 1977

Le nouveau programme proposé par Hopkinson Smith dans le cadre des concerts du château de Bournazel explore une face quasiment inédite du répertoire pour luth de la Renaissance italienne et française.

Les Livres de luth de Francesco Spinacino (1507) et Zoan Ambrozio Dalza (1508) sont des pierres angulaires de l’histoire de la musique. Edités par Petrucci à Venise, ils contiennent non seulement la première musique imprimée pour le luth mais aussi, à l’exception de quelques fragments de tablatures, les toutes premières sources de musique pour l’instrument qui nous soient parvenues. Tous deux témoignent de la véritable éclosion de la culture du luth en Italie au début du XVIe siècle.

Si les pièces de Spinacino sont empreintes d’une écriture contrapuntique élaborée, quoique incomplète et pleine d’erreurs, celles de Dalza sont directement inspirées de danses populaires propices à l’improvisation, préfigurant même ce qui deviendra bien plus tard la Country Music !

En alternance avec ces compositeurs italiens, Hopkinson Smith fera aussi entendre de la musique des premières tablatures françaises pour luth. Les deux séries imprimées en 1529 et 1530 par Pierre Attaingnant contiennent des préludes, de la musique de danse (parfois avec d’évidentes racines celtiques), aussi bien que certaines des plus belles chansons de son temps.

Vendredi 23 juin, 20 h

Musicali Melodie la Renaissance à Venise

Les Sacqueboutiers

Anna Piroli, soprano
Hélène Médous, violon
Jean-Pierre Canihac, cornet à bouquin
Daniel Lassalle, sacqueboute
Yasuko Bouvard, orgue

C’est vers la fin de la Renaissance que Venise s’est imposée comme une destination majeure en Europe : de France, d’Angleterre ou d’Allemagne, on se presse dans la lagune pour admirer les tré­sors architecturaux, les moeurs politiques particulièrement libérales des citoyens de la République, ou leur sens aigu du commerce, notamment avec l’Orient.

La qualité des exécutions musicales n’était pas le seul argument qui pouvait convaincre un jeune musicien étranger de venir achever sa formation à Venise. La ville était en effet connue depuis longtemps pour occuper la première place en Europe dans les domaines de l’imprimerie musicale et de la facture instrumentale.

Il est habituel d’affirmer que Venise compte parmi les hauts lieux de la civilisation occidentale. Au-delà de ce constat, l’émerveillement demeure devant le déploiement de création d’ingéniosité et de beauté artistiques auquel préside la Sérénissime tout au long de son histoire. Bien peu de villes, même parmi les plus célèbres, peuvent se vanter d’avoir excellé sans discontinuer durant tant de siècles, autant dans la musique que dans les arts plastiques. Venise, « si unique au monde et si étrange qu’assurément elle semble sortie d’un rêve », comme l’a écrit le compositeur Juan del Encina vers 1500, est de celles-là.

Samedi 22 juillet, 20 h

Deux siècles de chanson française

Le Cabaret Décousu

Ce spectacle, dirigé par Philippe Meyer avec les musiciens, chanteurs et comédiens Noëmie Zur­letti, Benoit Carré, Emmanuel Noblet, Jean-Claude Laudat et Pascal Sangla met à l’honneur la chanson française.

« Une voyelle peut en cacher une autre, et si c’est une chanson qui nous ressemble, c’est aussi, et même davantage, une chanson qui nous rassemble. Une chanson que nous chantons ou une que nous écoutons. Un tube qui ne nous sort pas de la tête (nos aïeux disaient « une scie ») ou air que nous nous gardons au chaud, rien que pour nous. La chanson sert à souder les groupes et à marcher au pas aussi efficacement qu’elle permet de rêver dans son coin. La chanson donne des souvenirs à ceux qui n’en ont pas. Elle allège nos chagrins d’amour ou elle nous fait partager pen­dant 3 minutes une passion torride ou un chagrin inconsolable. La chanson célèbre la patrie, elle se paie la tête des gouvernants, elle célèbre les voyages et elle invente des destinations, elle se moque ou elle gémit, elle lève le poing ou elle fait danser les pieds les moins lestes, il n’y a aucun sujet qui lui soit étranger et elle les a traités tous. C’est cette chanson, notre patrimoine commun que nous voulons célébrer dans ce cabaret qui pioche dans tous les genres. J’ajoute qu’une chanson est une petite pièce de théâtre, et ce n’est pas un hasard si ce sont des comédiens avec qui j’ai souhaité partager le programme de ce cabaret décousu. »

– Philippe Meyer

Lundi 7 août, 20h

Franz Schubert : les sonates pour violon & piano

Jeanne Mathieu, violon et Alain Roudier, piano

Pianos viennois Boehm (1815) et Graf (1827) de la collection d’Alain Roudier

Dans la mémoire collective, le nom de Franz Schubert est d’abord associé à la musique vocale avec accompagnement de piano. Au cours de sa très courte vie (il mourut à l’âge de 31 ans) il compo­sa environ 600 Lieder (en allemand, chants, ou mélodies). Mais c’est oublier que s’il pratiquait le piano, il avait aussi appris le violon et l’alto dans son enfance. Ses sonates pour violon et piano, au nombre de quatre, sont l’oeuvre d’un jeune homme de moins de vingt ans, qui écrit pour le cercle de ses amis. Le violon y est traité comme support de la mélodie, de façon quasi vocale. Les pianos viennois d’époque qui seront joués dans ce programme, d’une grande délicatesse de son, permettent une exécution idéale de ce dialogue musical équilibré.

Après des études à l’ENM de Pau puis au CNR de Lyon, Jeanne Mathieu rentre à la Haute École de Musique de Genève où elle suit l’enseignement du violon de Tedi Papavrami et obtient un mas­ter de concert en 2013 ainsi qu’un master de pédagogie musicale en 2015. Jeanne se forme égale­ment au violon baroque au sein du Centre de Musique Ancienne de la Haute École de Musique de Genève sous l’enseignement de Florence Malgoire. Elle bénéficie alors au gré de son cursus des conseils de Leonardo García Alarcón, de Ton Koopman ou de Barthold Kuijken. Conjointement à cette formation musicale et après des classes préparatoires au lycée Pierre de Fermat à Toulouse, Jeanne obtient en 2009 un diplôme d’ingénieur de l’École Centrale de Lyon. Actuellement, elle partage son activité entre l’enseignement et le concert.

Né à Paris en 1955, Alain Roudier fait ses études classiques à l’École Normale de Musique de Paris. A partir de 1983, il est l’élève d’Alain Planès, puis de 1985 à 1988, il étudie avec Menahem Pressler (Beaux-Arts Trio de New York) à Bloomington (USA). Passionné par les claviers anciens, il a constitué au fil des années une des plus belles collections de pianos historiques, constituée de nombreuses pièces exceptionnelles.

Mardi 8 août, 20h

Ludwig van Beethoven : bagatelles et grandes sonates pour piano

Olga Pashchenko, piano viennois Conrad Graf (1827) de la collection d’Alain Roudier

Le programme spectaculaire de ce concert nous rappellera, s’il en était besoin, à quel point Bee­thoven fut un « inventeur de son », sollicitant le piano à un niveau qu’aucun compositeur avant lui n’avait imaginé. Les Bagatelles datent de 1823-24, qualifiée avec désinvolture par le musicien de « petits riens » (kleinigkeiten). Ce sont en réalité des pièces extrêmement élaborées et inventives, d’exécution difficile en dépit de leur brièveté. Les sonates n°29 et n°32 témoignent de l’évolution de la facture de piano (dont le nom allemand est « Hammerklavier ») depuis les années 1810. Aux instruments élégants et délicats de la fin du XVIIIe siècle ont succédé des pianos riches en basses, propres à faire entendre des contrastes de plus en plus marqués. Beethoven, qui a reçu en 1817 un piano anglais de marque Broadwood, trouve ici un terrain d’expérimentation sans limite pour faire entendre une musique inouïe, au sens premier du terme, très orchestrale dans son traitement, mais qui renoue aussi avec la grande tradition allemande du contrepoint en lui imprimant une nouvelle dimension dramatique, proprement romantique.

Olga Pashchenko est née à Moscou en 1986 et a commencé ses études musicales à l’âge de 6 ans à l’école de musique Gnessin avec Tatiana Zelikman, donnant son premier récital de piano à New York à l’âge de 9 ans. Elle a poursuivi ses études au Conservatoire d’État Tchaïkovski de Moscou en étudiant le piano forte et moderne avec Alexei Lubimov, le clavecin avec Olga Martynova et l’orgue avec Alexei Schmitov avant de terminer ses études au Conservatoire d’Amsterdam avec Richard Egarr en 2014.

En 2017, elle a été nommée professeur au Sweelinck Conservatorium d’Amsterdam et au Conser­vatoire royal de Gand.

Olga est l’une des interprètes de clavier les plus polyvalentes de la scène internationale actuelle. Elle est aussi à l’aise sur le piano historique que sur le clavecin, l’orgue et le piano contemporain.

Mercredi 9 août, 20 h

Adonia, lamentation sur la mort d’une jeune divinité

Ensemble Phaedrus

Darina Ablogina, Luis Martinez Pueyo, Charlotte Schneider, Mara Winter – flûtes traversières Renaissance, Miriam Trevisan – chant, Bor Zuljan – luth et Clara de Asís – percussion

Le jeune ensemble Phaedrus a pour épicentre un consort de traversos, c’est-à-dire un quatuor de flûtes traversières de la Renaissance, en bois et sans clefs, de la basse au dessus. Cette configura­tion presque unique aujourd’hui, mais répandue au XVIe siècle, lui donne une couleur sonore sans équivalent.

Adonia, le programme présenté à Bournazel, est une évocation musicale du mythe d’Adonis, célébré en Grèce durant l’Antiquité, puis amplifié et repris en Italie durant la Renaissance. Aimé d’Aphrodite du fait de sa beauté, le jeune homme suscite aussi la jalousie des dieux et meurt tra­giquement, tué par un sanglier. En souvenir de cette mort, la fête des Adonies célèbre à la fin du mois de juillet le cycle de la mort et de la vie, dans un mélange d’affliction et de sensualité exacer­bée.

Le programme du concert emprunte principalement à un manuscrit conservé à la bibliothèque de Modène. Il fait aussi entendre des chants et des danses, où le savant et le populaire se côtoient étroitement, issus des très nombreux imprimés édités à Venise au XVIe siècle.

INFORMATIONS ET RESERVATIONS

Tarifs : concerts de mars à juillet

Samedi 25 mars à 20 h
Bright and Early
Hopkinson Smith

Vendredi 23 juin à 20 h
Musicali Melodie la Renaissance à Venise
Les Sacqueboutiers

Samedi 22 juillet à 20 h
Deux siècles de chanson française
Le Cabaret Décousu de Philippe Meyer

Tarif plein : 20 € – Tarif moins de 18 ans : 15 €

Tarifs : 3 concerts d’été

Lundi 7 août à 20 h
1 – Schubert : les sonates pour violon & piano
Jeanne Mathieu et Alain Roudier

Mardi 8 août à 20 h
2 – Beethoven : bagatelles et grandes sonates pour piano
Olga Pashchenko

Mecredi 9 août à 20 h
3 – Adonia, lamentation sur la mort d’une jeune divinité
Ensemble Phaedrus

Tarif plein : 25 € – Tarif moins de 18 ans : 20 €
Tarif pour les 3 concerts d’été (7, 8 et 9 août) :
Forfait 3 concerts plein tarif : 60 €
Forfait 3 concerts tarif moins de 18 ans : 50 €

Réservations : veuillez cliquer sur le bouton ci-dessous
Email : chateau.de.bournazel@gmail.com
Tél : 05 65 80 81 99 ou 06 65 54 12 42
Adresse : Château de Bournazel, Place du Foirail 12390 BOURNAZEL

Éditions précédentes

2022 - Programme Musical

Florent Audibert et Matthieu Schweiger,  Le Cabaret Décousu de Philippe Meyer, Justin Taylor, Rémy Cardinale, Ensemble La Chacana, L’Armée des Romantiques et Tasto Solo

2021 - Programme Musical

Le Cabaret Décousu de Philippe Meyer, Bor Zuljan, Tasto Solo et Benjamin Alard

2020 - Programme Musical

Tasto Solo

2019 - Ensemble Tasto Solo - Anna Inglese

Concert dédié à Anna Inglese, l’une des rares chanteuses professionnelles travaillant en Italie au XVe siècle, dont la voix « douce et subtile, pas humaine mais divine » avait été remarquée en 1455. 

2019 - Carte blanche à l'ensemble La Lyra

Trois concerts consacrés à l’évolution extraordinaire des instruments à clavier durant la Renaissance, à travers trois approches originales et rares.

2018 - Les claviers à la Renaissance​

Ensemble TASTO SOLO (Guillermo Perèz, organetto, David Catalunya, clavisimbalum et Angélique Mauillon, harpe renaissance) Enea Sorini, ténor et Corina Marti, clavecin renaissance Pierre Hantaï, clavecin

2017 - Ensemble Doulce Mémoire​

Constitué d’une équipe de musiciens et de chanteurs fidèles et soudés, l’ensemble Doulce Mémoire s’investit depuis plus de vingt-cinq ans dans des aventures artistiques toujours innovantes, avec la participation régulière de comédiens et danseurs.

 

 

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Crédit photographique : Robin .H. Davies

L’association des Amis du Château de Bournazel a vu le jour en janvier 2012 dans l’objectif de promouvoir ce Monument Historique exceptionnel, par l’organisation de manifestations à caractère culturel concourant à la mise en valeur du patrimoine artistique de la Renaissance. L’association, par ses actions, a pour but de favoriser l’accueil des publics mais également des chercheurs spécialistes de la période. De même l’association, apporte son concours, humainement, matériellement et financièrement, à la réalisation de travaux de conservation, de restauration, de protection et d’accessibilité du Château.

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Château de Bournazel

Le château est fermé au public jusqu’au 1 avril 2023. Il est encore possible pour les groupes de 20 personnes ou plus de visiter le château avant avril sur réservation.

The chateau is closed to the public until the 1st April 2023. It is still possible for groups of 20 or more people to visit the chateau before April by reservation.