CONCERTS
Chaque année, l’Association des Amis du château de Bournazel organise une riche saison culturelle afin de faire revivre ce joyau. Ainsi le château accueille des manifestations musicales ou théâtrales, des colloques universitaires, des résidences d’artistes, qui mettent en valeur l’extraordinaire diversité de la Renaissance européenne.
PROGRAMME 2023

Samedi 25 novembre, 20 h
Feu, d'après les Pensées de Blaise Pascal
Théâtre de l'Incrédule
Livre inachevé, pour toujours en devenir, Les Pensées tirent leur force de cet inachèvement. La pensée de Blaise Pascal y est vivante, comme saisie dans son jaillissement et sa vitalité. Accéder à ces brouillons rassemblés après la mort de leur auteur ne rend que plus forte la confrontation au néant et aux grands mystères de l’existence qui y sont à l’œuvre et auxquels Blaise Pascal se confronte et confronte son lecteur.
La voix qui parle dans les Pensées est à la fois la voix d’une réflexion intérieure – celle de Blaise Pascal en train d’élaborer son œuvre – et également une voix d’orateur – celle de Pascal en train de faire l’apologie de la religion chrétienne et cherchant à provoquer de grands mouvements de réflexion et d’émotion chez celui qui l’écoute. Pour rendre compte de ce double caractère de la voix des Pensées, le spectacle Feu propose l’expérience d’un spectacle au casque. Les trois interprètes s’adressent aux spectateurs par le biais d’une tête binaurale, permettant de recréer l’illusion d’un son en trois dimensions. Grâce à cette technologie, chaque spectateur reçoit les “pensées” comme si elles lui étaient adressées personnellement ou comme si elles naissaient en lui-même. Le trouble provoqué par les mouvements du son en trois dimensions transpose pour notre temps les moyens oratoires employés par Blaise Pascal pour troubler et convaincre son lecteur. La viole de gambe, au timbre proche de la voix humaine, ménage des pauses dans la densité des textes tout en ouvrant un espace méditatif prolongeant le discours. Le répertoire musical est baroque – Jean de Sainte Colombe, Le Sieur du Buisson, Monsieur de Sainte Colombe le fils, Constantin Huygens et d’autres – revisité par le compositeur Pedro Garcia-Velasquez qui construira également des espaces sonores accompagnant le spectateur dans la création de son théâtre intérieur.
Claire Lefilliâtre, voix & chant
Benjamin Lazar, voix & mise en scène
Lukas Schneider, viole de gambe
Pedro Garcia Velasquez, composition
Rémi Le Taillandier, ingénieur du son
Camille Mauplot, créateur lumières
INFORMATIONS ET RESERVATIONS
Réservations : veuillez cliquer sur le bouton ci-dessous
Email : chateau.de.bournazel@gmail.com
Tél : 05 65 80 81 99 ou 06 65 54 12 42
Adresse : Château de Bournazel, Place du Foirail 12390 BOURNAZEL
Concerts précédents de la saison 2023
Samedi, 25 mars, 20h
Bright and Early : musique pour luth italienne et française du début XVIe siècle. Pièces de Spinacino, Dalza et Attaingnant
Hopkinson Smith, luth Renaissance de Joel van Lennep, Boston, 1977
Le nouveau programme proposé par Hopkinson Smith dans le cadre des concerts du château de Bournazel explore une face quasiment inédite du répertoire pour luth de la Renaissance italienne et française.
Les Livres de luth de Francesco Spinacino (1507) et Zoan Ambrozio Dalza (1508) sont des pierres angulaires de l’histoire de la musique. Edités par Petrucci à Venise, ils contiennent non seulement la première musique imprimée pour le luth mais aussi, à l’exception de quelques fragments de tablatures, les toutes premières sources de musique pour l’instrument qui nous soient parvenues. Tous deux témoignent de la véritable éclosion de la culture du luth en Italie au début du XVIe siècle.
Si les pièces de Spinacino sont empreintes d’une écriture contrapuntique élaborée, quoique incomplète et pleine d’erreurs, celles de Dalza sont directement inspirées de danses populaires propices à l’improvisation, préfigurant même ce qui deviendra bien plus tard la Country Music !
En alternance avec ces compositeurs italiens, Hopkinson Smith fera aussi entendre de la musique des premières tablatures françaises pour luth. Les deux séries imprimées en 1529 et 1530 par Pierre Attaingnant contiennent des préludes, de la musique de danse (parfois avec d’évidentes racines celtiques), aussi bien que certaines des plus belles chansons de son temps.


Vendredi 23 juin, 20 h
Musicali Melodie la Renaissance à Venise
Les Sacqueboutiers
Anna Piroli, soprano
Hélène Médous, violon
Jean-Pierre Canihac, cornet à bouquin
Daniel Lassalle, sacqueboute
Yasuko Bouvard, orgue
C’est vers la fin de la Renaissance que Venise s’est imposée comme une destination majeure en Europe : de France, d’Angleterre ou d’Allemagne, on se presse dans la lagune pour admirer les trésors architecturaux, les moeurs politiques particulièrement libérales des citoyens de la République, ou leur sens aigu du commerce, notamment avec l’Orient.
La qualité des exécutions musicales n’était pas le seul argument qui pouvait convaincre un jeune musicien étranger de venir achever sa formation à Venise. La ville était en effet connue depuis longtemps pour occuper la première place en Europe dans les domaines de l’imprimerie musicale et de la facture instrumentale.
Il est habituel d’affirmer que Venise compte parmi les hauts lieux de la civilisation occidentale. Au-delà de ce constat, l’émerveillement demeure devant le déploiement de création d’ingéniosité et de beauté artistiques auquel préside la Sérénissime tout au long de son histoire. Bien peu de villes, même parmi les plus célèbres, peuvent se vanter d’avoir excellé sans discontinuer durant tant de siècles, autant dans la musique que dans les arts plastiques. Venise, « si unique au monde et si étrange qu’assurément elle semble sortie d’un rêve », comme l’a écrit le compositeur Juan del Encina vers 1500, est de celles-là.
Samedi 22 juillet, 20 h
Deux siècles de chanson française
Le Cabaret Décousu
Ce spectacle, dirigé par Philippe Meyer avec les musiciens, chanteurs et comédiens Noëmie Zurletti, Benoit Carré, Guillaume Laloux, Jean-Claude Laudat et Pascal Sangla met à l’honneur la chanson française.
« Une voyelle peut en cacher une autre, et si c’est une chanson qui nous ressemble, c’est aussi, et même davantage, une chanson qui nous rassemble. Une chanson que nous chantons ou une que nous écoutons. Un tube qui ne nous sort pas de la tête (nos aïeux disaient « une scie ») ou air que nous nous gardons au chaud, rien que pour nous. La chanson sert à souder les groupes et à marcher au pas aussi efficacement qu’elle permet de rêver dans son coin. La chanson donne des souvenirs à ceux qui n’en ont pas. Elle allège nos chagrins d’amour ou elle nous fait partager pendant 3 minutes une passion torride ou un chagrin inconsolable. La chanson célèbre la patrie, elle se paie la tête des gouvernants, elle célèbre les voyages et elle invente des destinations, elle se moque ou elle gémit, elle lève le poing ou elle fait danser les pieds les moins lestes, il n’y a aucun sujet qui lui soit étranger et elle les a traités tous. C’est cette chanson, notre patrimoine commun que nous voulons célébrer dans ce cabaret qui pioche dans tous les genres. J’ajoute qu’une chanson est une petite pièce de théâtre, et ce n’est pas un hasard si ce sont des comédiens avec qui j’ai souhaité partager le programme de ce cabaret décousu. »
– Philippe Meyer


Lundi 7 août, 20h
Franz Schubert : les sonates pour violon & piano
Jeanne Mathieu, violon et Alain Roudier, piano
Pianos viennois Boehm (1815) et Graf (1827) de la collection d’Alain Roudier
Dans la mémoire collective, le nom de Franz Schubert est d’abord associé à la musique vocale avec accompagnement de piano. Au cours de sa très courte vie (il mourut à l’âge de 31 ans) il composa environ 600 Lieder (en allemand, chants, ou mélodies). Mais c’est oublier que s’il pratiquait le piano, il avait aussi appris le violon et l’alto dans son enfance. Ses sonates pour violon et piano, au nombre de quatre, sont l’oeuvre d’un jeune homme de moins de vingt ans, qui écrit pour le cercle de ses amis. Le violon y est traité comme support de la mélodie, de façon quasi vocale. Les pianos viennois d’époque qui seront joués dans ce programme, d’une grande délicatesse de son, permettent une exécution idéale de ce dialogue musical équilibré.
Après des études à l’ENM de Pau puis au CNR de Lyon, Jeanne Mathieu rentre à la Haute École de Musique de Genève où elle suit l’enseignement du violon de Tedi Papavrami et obtient un master de concert en 2013 ainsi qu’un master de pédagogie musicale en 2015. Jeanne se forme également au violon baroque au sein du Centre de Musique Ancienne de la Haute École de Musique de Genève sous l’enseignement de Florence Malgoire. Elle bénéficie alors au gré de son cursus des conseils de Leonardo García Alarcón, de Ton Koopman ou de Barthold Kuijken. Conjointement à cette formation musicale et après des classes préparatoires au lycée Pierre de Fermat à Toulouse, Jeanne obtient en 2009 un diplôme d’ingénieur de l’École Centrale de Lyon. Actuellement, elle partage son activité entre l’enseignement et le concert.
Né à Paris en 1955, Alain Roudier fait ses études classiques à l’École Normale de Musique de Paris. A partir de 1983, il est l’élève d’Alain Planès, puis de 1985 à 1988, il étudie avec Menahem Pressler (Beaux-Arts Trio de New York) à Bloomington (USA). Passionné par les claviers anciens, il a constitué au fil des années une des plus belles collections de pianos historiques, constituée de nombreuses pièces exceptionnelles.
Mardi 8 août, 20h
Ludwig van Beethoven : bagatelles et grandes sonates pour piano
Olga Pashchenko, piano viennois Conrad Graf (1827) de la collection d’Alain Roudier
Le programme spectaculaire de ce concert nous rappellera, s’il en était besoin, à quel point Beethoven fut un « inventeur de son », sollicitant le piano à un niveau qu’aucun compositeur avant lui n’avait imaginé. Les Bagatelles datent de 1823-24, qualifiée avec désinvolture par le musicien de « petits riens » (kleinigkeiten). Ce sont en réalité des pièces extrêmement élaborées et inventives, d’exécution difficile en dépit de leur brièveté. Les sonates n°29 et n°32 témoignent de l’évolution de la facture de piano (dont le nom allemand est « Hammerklavier ») depuis les années 1810. Aux instruments élégants et délicats de la fin du XVIIIe siècle ont succédé des pianos riches en basses, propres à faire entendre des contrastes de plus en plus marqués. Beethoven, qui a reçu en 1817 un piano anglais de marque Broadwood, trouve ici un terrain d’expérimentation sans limite pour faire entendre une musique inouïe, au sens premier du terme, très orchestrale dans son traitement, mais qui renoue aussi avec la grande tradition allemande du contrepoint en lui imprimant une nouvelle dimension dramatique, proprement romantique.
Olga Pashchenko est née à Moscou en 1986 et a commencé ses études musicales à l’âge de 6 ans à l’école de musique Gnessin avec Tatiana Zelikman, donnant son premier récital de piano à New York à l’âge de 9 ans. Elle a poursuivi ses études au Conservatoire d’État Tchaïkovski de Moscou en étudiant le piano forte et moderne avec Alexei Lubimov, le clavecin avec Olga Martynova et l’orgue avec Alexei Schmitov avant de terminer ses études au Conservatoire d’Amsterdam avec Richard Egarr en 2014.
En 2017, elle a été nommée professeur au Sweelinck Conservatorium d’Amsterdam et au Conservatoire royal de Gand.
Olga est l’une des interprètes de clavier les plus polyvalentes de la scène internationale actuelle. Elle est aussi à l’aise sur le piano historique que sur le clavecin, l’orgue et le piano contemporain.



Mercredi 9 août, 20 h
Adonia, lamentation sur la mort d’une jeune divinité
Ensemble Phaedrus
Darina Ablogina, Luis Martinez Pueyo, Charlotte Schneider, Mara Winter – flûtes traversières Renaissance, Miriam Trevisan – chant, Bor Zuljan – luth et Clara de Asís – percussion
Le jeune ensemble Phaedrus a pour épicentre un consort de traversos, c’est-à-dire un quatuor de flûtes traversières de la Renaissance, en bois et sans clefs, de la basse au dessus. Cette configuration presque unique aujourd’hui, mais répandue au XVIe siècle, lui donne une couleur sonore sans équivalent.
Adonia, le programme présenté à Bournazel, est une évocation musicale du mythe d’Adonis, célébré en Grèce durant l’Antiquité, puis amplifié et repris en Italie durant la Renaissance. Aimé d’Aphrodite du fait de sa beauté, le jeune homme suscite aussi la jalousie des dieux et meurt tragiquement, tué par un sanglier. En souvenir de cette mort, la fête des Adonies célèbre à la fin du mois de juillet le cycle de la mort et de la vie, dans un mélange d’affliction et de sensualité exacerbée.
Le programme du concert emprunte principalement à un manuscrit conservé à la bibliothèque de Modène. Il fait aussi entendre des chants et des danses, où le savant et le populaire se côtoient étroitement, issus des très nombreux imprimés édités à Venise au XVIe siècle.
Éditions précédentes
2022 - Programme Musical
Florent Audibert et Matthieu Schweiger, Le Cabaret Décousu de Philippe Meyer, Justin Taylor, Rémy Cardinale, Ensemble La Chacana, L’Armée des Romantiques et Tasto Solo
2021 - Programme Musical
Le Cabaret Décousu de Philippe Meyer, Bor Zuljan, Tasto Solo et Benjamin Alard
2020 - Programme Musical
Tasto Solo
2019 - Ensemble Tasto Solo - Anna Inglese
Concert dédié à Anna Inglese, l’une des rares chanteuses professionnelles travaillant en Italie au XVe siècle, dont la voix « douce et subtile, pas humaine mais divine » avait été remarquée en 1455.
2019 - Carte blanche à l'ensemble La Lyra
Trois concerts consacrés à l’évolution extraordinaire des instruments à clavier durant la Renaissance, à travers trois approches originales et rares.
2018 - Les claviers à la Renaissance
Ensemble TASTO SOLO (Guillermo Perèz, organetto, David Catalunya, clavisimbalum et Angélique Mauillon, harpe renaissance) Enea Sorini, ténor et Corina Marti, clavecin renaissance Pierre Hantaï, clavecin
2017 - Ensemble Doulce Mémoire
Constitué d’une équipe de musiciens et de chanteurs fidèles et soudés, l’ensemble Doulce Mémoire s’investit depuis plus de vingt-cinq ans dans des aventures artistiques toujours innovantes, avec la participation régulière de comédiens et danseurs.


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Crédit photographique : Robin .H. Davies
L’association des Amis du Château de Bournazel a vu le jour en janvier 2012 dans l’objectif de promouvoir ce Monument Historique exceptionnel, par l’organisation de manifestations à caractère culturel concourant à la mise en valeur du patrimoine artistique de la Renaissance. L’association, par ses actions, a pour but de favoriser l’accueil des publics mais également des chercheurs spécialistes de la période. De même l’association, apporte son concours, humainement, matériellement et financièrement, à la réalisation de travaux de conservation, de restauration, de protection et d’accessibilité du Château.